Bulletin de l'IRME

Renouvellement d’un important partenariat

L’Institut de recherche en mines et environnement (IRME) de l’UQAT et Polytechnique Montréal a été créé en 2013, en collaboration avec 6 partenaires industriels que sont les Mines Agnico Eagle, Mine Canadian Malartic (à l’époque Corporation minière Osisko), Corporation Iamgold, Mine Raglan, Rio Tinto Fer et Titane et Newmont-Goldcorp,  qui s’est ajouté au groupe en 20172. Le regroupement des deux universités et de ces entreprises minières a permis de créer un institut de recherche ayant pour principal objectif le développement de solutions environnementales pour l’ensemble du cycle de vie d’une mine, permettant ainsi de contribuer au développement responsable des projets miniers. L’entente entre les partenaires couvrait une période de 7 ans, soit de 2013 à 2019. Considérant les nombreux défis environnementaux auxquels le secteur minier fait toujours face ainsi que le succès indéniable du partenariat, les deux universités et les 6 partenaires industriels ont décidé de poursuivre leurs efforts de recherche et de formation au travers l’IRME en renouvelant leur entente pour une nouvelle période de 7 ans, soit de 2020 à 2026. Le renouvellement du partenariat assure ainsi une seconde phase d’activité de l’IRME.

UN PARTENARIAT FRUCTUEUX

La première phase de l’IRME (2013-2019) aura permis de mettre en œuvre un impressionnant programme de recherche. Au total, c’est un peu plus de 29 M$ qui ont été investis en recherche. En plus du soutien des partenaires industriels qui s’élève à un peu plus de 10 M$, l’équipe de l’IRME a réussi à obtenir un peu plus de 19 M$ en subventions des organismes gouvernementaux tels que le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et le Fonds de recherche du Québec Nature et Technologie (FRQNT).

Ces sommes ont permis de mettre en œuvre un impressionnant programme regroupant trois chaires de recherche du Canada et une chaire de recherche industrielle, en plus d’une trentaine de projets de recherche d’envergure. Cette programmation de recherche a été pilotée par une équipe qui est passée d’une douzaine de professeurs au moment de la création de l’IRME à une vingtaine. Ces derniers sont appuyés par une équipe composée d’une vingtaine de professionnels de recherche et de techniciens. Ensemble, ils auront permis la formation d’un important contingent de personnel hautement qualifié. La première phase d’activité de l’IRME a permis à un peu plus de 75 étudiants d’obtenir un diplôme de cycles supérieurs, soit à la maîtrise (60) ou au doctorat (21). L’IRME a également accueilli plus d’une centaine de stagiaires de premier cycle ainsi qu’une quinzaine de stagiaires postdoctoraux. Plusieurs de ces diplômés de l’UQAT et de Polytechnique Montréal sont aujourd’hui des professionnels du domaine, que l’on retrouve notamment chez des entreprises minières, des firmes de consultants et des gouvernements. Ces nouveaux professionnels sont d’ailleurs de véritables maîtres d’œuvre du transfert des connaissances de la recherche vers le secteur minier, permettant ainsi de faire évoluer les pratiques. Ils représentent parmi les plus importantes retombées des travaux de l’IRME. De plus, l’Institut compte actuellement environ 75 étudiants qui complètent leurs études aux cycles supérieurs à l’UQAT et à Polytechnique Montréal.

2 Pour plus d’information sur l’historique de l’IRME et la recherche dans le domaine des mines et de l’environnement à l’UQAT et Polytechnique Montréal, vous pouvez consulter le premier numéro du bulletin de l’IRME sur notre site web

Les retombées de projets de recherche sont trop importantes pour en faire une revue exhaustive. D’ailleurs, l’ensemble des travaux de recherche réalisés par l’équipe de l’IRME a mené à environ 500 publications scientifiques (incluant les comptes rendus de congrès scientifiques). Voici donc quelquesexemples de retombées :

Pour la restauration minière, nous pouvons citer en exemple les travaux sur le site minier abandonné Manitou, où le partenariat avec les Mines Agnico Eagle et le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec (MERN) a permis de restaurer un site abandonné à partir des résidus d’usinage de la mine Goldex. Les travaux de l’IRME, notamment par la programmation de la Chaire industrielle CRSNG-UQAT sur la restauration des sites miniers, ont permis d’évaluer la performance des méthodes de restauration employées sur les différents secteurs du site. Nous pouvons également souligner les travaux permettant de mieux comprendre l’effet de la végétation sur la performance de la restauration ou encore l’optimisation de la production de rejets désulfurés en vue de leur valorisation dans la restauration de sites miniers.

En lien avec la gestion intégrée des rejets miniers, des travaux ont démontré la possibilité d’utiliser certains matériaux miniers pour la restauration d’aires d’entreposages des rejets ou encore comme matériaux de construction sur les sites miniers. Plusieurs projets ont également permis d’améliorer les connaissances quant aux pratiques de remblayages des chantiers souterrains et sur la disposition des résidus et stériles réactifs dans les fosses. Toutes ces approches de gestion intégrée des rejets permettent de limiter la quantité à stocker à la surface et la quantité de nouveaux matériaux provenant de l’extérieur du site minier, permettant ainsi de diminuer l’empreinte environnementale. De plus, ces approches s’avérèrent souvent des solutions économiquement rentables.

En ce qui a trait aux aspects de la géochimie des eaux minières et à la prédiction de la qualité de l’eau, nous pouvons citer en exemple les travaux qui intègrent la minéralogie quantitative automatisée pour permettre une meilleure qualité des prédictions environnementales ainsi que les travaux portant sur la prédiction de la qualité de l’eau en conditions nordiques.

Concernant le traitement des eaux, nous pouvons mentionner les avancements par rapport au traitement des eaux contaminées par les cyanures et leurs dérivés, ainsi que les travaux portant sur le traitement de la toxicité et de la salinité des effluents contaminés ainsi que la caractérisation et le traitement des contaminants émergents.

Au niveau de la conception des haldes à stériles et des parcs à résidus, citons en exemple les approches innovatrices de gestion des stériles visant à limiter la génération de drainage contaminé par contrôle des infiltrations d’eau. Une autre approche novatrice étudiée à l’IRME est l’utilisation d’inclusions de roches stériles dans les parcs à résidus pour en améliorer la stabilité géotechnique.

En ce qui a trait à l’adaptation de l’industrie minière face aux changements climatiques, le développement d’une approche méthodologique visant à intégrer les changements climatiques à la conception des ouvrages de rétention des résidus miniers et de restauration est un bel exemple. Bien que la considération des changements climatiques ne se limite pas qu’au Nord, leurs impacts y sont plus critiques, d’où l’importance de développer rapidement des solutions adaptées pour les minières opérant dans ces régions. Dans ce contexte, l’IRME a développé une nouvelle approche de restauration plus résistante aux changements climatiques, qui combine la barrière thermique et la barrière à l’oxygène : le recouvrement isolant avec effet de barrière à effet capillaire. Des travaux ont également permis d’augmenter les connaissances en matière de prédiction et de traitement passif du drainage minier en climat nordique.

L’IRME TOURNÉ VERS L’AVENIR

Grâce à un soutien financier des partenaires industriels totalisant 11,2 M$ sur 7 ans, le renouvellement du partenariat permettra à l’IRME de poursuivre et de développer davantage sa programmation de recherche sur  une période s’échelonnant de 2020 à 2026. Tout en poursuivant les thématiques qui ont été au cœur de la première phase d’activité de l’Institut, les partenaires se sont engagés à faire évoluer cette programmation afin de continuer à offrir des solutions novatrices.

Selon le président du conseil de direction de l’IRME, Pascal Lavoie : « ce qui  rend l’IRME unique, c’est l’étendue et la complémentarité des thèmes de recherche abordés. Les projets de recherche sont développés et réalisés avec de nombreux partenaires, ce qui permet d’offrir des solutions concrètes, qui répondent aux besoins réels du secteur minier, des gouvernements et de la société ». L’équipe de l’IRME continuera également de se développer au cours de cette seconde phase d’activité, puisque de nouvelles ressources seront embauchées tant du côté de l’UQAT que de Polytechnique Montréal. Avec l’importance de son équipe et de son volume de recherche, l’IRME est réellement un modèle unique et représente un pôle d’expertise en mines et en environnement reconnu au Canada et à l’échelle internationale. L’ensemble des partenaires industriels et des membres de l’équipe de l’IRME sont tous très enthousiastes à poursuivre leur travail pour l’avancement des pratiques du secteur minier en matière d’environnement.

Pour la seconde phase d’activité de l’IRME, la programmation couvrira huit principaux thèmes de recherche :

  • Restauration des sites miniers
  • Économie circulaire appliquée au domaine des mines : valorisation et gestion intégrée des rejets miniers
  • Stabilité géotechnique et environnementale des aires d’entreposage de rejets miniers
  • Prédiction de la qualité de l’eau
  • Traitement et gestion des eaux minières
  • Transport des contaminants dans l’environnement
  • Influence des conditions climatiques
  • Partage des connaissances et échanges avec les communautés